Ne pas agir à remords

Côtes d’Armor, le nom du territoire dans lequel vous vous trouvez, est le nom de l’île d’Utopie bretonne. Son nom vient de Thomas More, personnage anglais qui vécut fin XVè-début XVIè, qui fut pas moins que juriste, historien, philosophe, humaniste, théologien, écrivain et homme politique. Son œuvre la plus célèbre s’appelle Utopia, dans laquelle il décrit un monde idéal dans lequel beaucoup d’observateurs reconnaissent les Côtes d’Armor.

Pourtant le concept de Côtes d’Armor n’existait pas encore au XVIè siècle. Mais Thomas More était visionnaire. Il a été canonisé par l’église catholique, et Jean-Paul II en a fait le saint patron des hommes politiques. C’est bien compréhensible quand on considère qu’un homme politique responsable doit être visionnaire et contenir une bonne dose d’utopie réaliste (oui, c’est un oxymore, mais de bon aloi car utopie n’est pas chimère). Le nom de Thomas More a aussi été utilisé pour désigner ces immenses étendues d’eau salée qui entourent les terres, « mor » en breton, devenu « mer » en français. La peuplade indigène qui occupe le territoire des Côtes d’Armor (alias Costarmorica) s’appelle les « Costarmoricains » ou « Armorigènes ». Cette peuplade est très fière de la beauté de son pays, fière aussi de ses traditions mi-rurales mi-urbaines, toutes empreintes d’intelligence, de raffinement, de sensibilité artistique, d’un fort caractère granitique, de modestie… Utopia !

Cette multiplicité de qualités est à l’origine d’une étymologie erronée, qui voudrait qu’Armor vienne du mot anglais « more » qui signifie « plus », donc armor = le plus. Une autre étymologie complètement fausse est cette antiphrase qui montrerait que armor = art mort. Vous aurez bien compris que c’est exactement le contraire, ce département étant extrêmement riche en pratiques artistiques, quoiqu’en déficit regrettable en cette maudite année 2020.

Est-ce utopie de dire que la culture est le plus grand facteur de développement universel ? Et souvenons-nous que « le but, c’est le chemin » (Lao Tseu). Sur ce, je vous laisse méditer. Et puis, tiens, prenez aussi « less is more » !

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