Encore de la poésie ! C’est le jour !

Il y aurait, paraît-il, 459 « Journées mondiales de… » : Journée de la plomberie, de la terre, des lépreux, du Nutella, de la baleine, de l’homme, de la serviette, de la drépanocytose, du topless, du lavage des mains, du compliment… En mars vous avez, entre autres, la Journée des femmes, de l’élimination de la discrimination raciale, de la marionnette, de la musique ancienne, de la Trisomie 21, des forêts, du livre voyageur, du travail social, du macaron, du bonheur, de l’eau, de la météo, de la procrastination, du Pi…
Il faudra penser à rajouter la journée mondiale du virus (chantons « C’est la lutte virale, confinons-nous et demain, que ne soit pas fatale la fin du genre humain« ).

Et le 21 mars, en plein cœur du Printemps des Poètes, c’est la Journée mondiale de la Poésie. C’est bien gentil, la poésie, mais qu’y avait-il besoin de célébrer cette activité hyper-commerciale, en obligeant la planète entière à bouffer encore de la poésie, jusqu’à l’indigestion ! Partout la poésie nous envahit, à tous les coins de rue, matraquée par tous ces exploiteurs avides de toujours plus d’argent.

Et cette célébration du 21 mars nous cache aussi dramatiquement quelque chose de bien plus fondamental : c’est aussi la Journée mondiale du Rangement de bureaux. Regardez bien autour de vous le bordel qui règne dans votre bureau ! Vous rendez-vous compte à quel point cet état lamentable perturbe votre vie, votre efficacité, vos collègues, vos clients, vos performances commerciales mais aussi sexuelles ? Oui, sexuelles, parce que ce foutoir autour de vous se retrouve aussi dans votre tête, et cette confusion perturbe l’accès à votre partenaire, jusqu’à ne plus savoir si vous êtes avec Helga ou avec Jean-Claude. Votre présence au travail (hors période virale) représente quand-même 12% de votre vie totale, ou 23% de votre semaine de vie active, ce qui n’est pas négligeable. Le 21 mars, vous vous adonnerez donc à ce rangement de bureau, dans un esprit de camaraderie, de convivialité, d’hygiène avec vos collègues, en communion avec la planète entière. N’attendez surtout pas le 25 mars pour ça, c’est la Journée mondiale de la procrastination !

Et cela ne vous empêchera bien sûr pas de lire de la poésie, si vous y tenez.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *