Art et frugalité

En ces temps coronaviraux, le monde de la culture, et en particulier les artistes intermittents du spectacle, sont bien placés pour morfler un maximum de toutes ces annulations prévues. Mais ce n’est pas ça qui va tuer l’art, n’est-ce pas !

Sois frugal ! Sois sobre ! Tu seras beaucoup plus vite satisfait !
Confucius, Pierre Rabhi et moi-même te disons : moins tu auras de besoins, moins vite tu atteindras l’embonpoint, et moins on te prendra pour un pingouin.

Est-ce que tu iras plus loin ? Est-ce que tu pourras le plus avec le moins ?
Mais oui bien sûr ! Heureusement que ce n’est pas le fait de devenir de plus en plus pauvre qui va te faire renoncer à vivre, à être debout, à créer, toi l’artiste ! Qu’as-tu besoin de matériel sophistiqué pour exprimer ton talent ! Du talent, tu en as à revendre (euh non, mauvaise expression). Du talent, tu en as à donner, avec la générosité propre aux plus grands artistes (euh non, pas les plus grands). Toi, tu organises un festival, mais, têtu, t’es-tu d’abord posé les bonnes questions : est-ce que j’ai vraiment besoin d’un Miles Davis – ruineux, capricieux, et, en plus, mort – pour étoffer ma programmation, alors que Georges Crachemule, par exemple, est excellent, et bien moins cher ? Admirons ces artistes qui ne se laissent pas abattre par la misère, qui sont satisfaits d’être éclairés à la bougie, de ne manger qu’une fois par jour, d’avoir froid l’hiver, mais hautement récompensés par le fait d’être admirés, jalousés d’avoir talent, passion et gnaque, de tellement contribuer à l’attractivité et à l’économie de leur territoire. Qu’ils ne viennent pas nous casser le moral en se plaignant de leur mal-être ! Qu’ils en fassent de l’art, de leur mal-être !

Avertissement aux mal-comprenants : ce texte est truffé de second degré ; merci de le relire en en tenant compte !

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