Balance ta matraque

En ces périodes riches en mouvements d’actions / réactions, j’aimerais vous parler d’un objet-culte des temps modernes, la matraque. Etymologiquement, je vous donne le choix entre trois origines, à vous de choisir :
1 – vient du mot arabe mitraq, qui désigne une sorte de bâton servant à mener les chameaux ;
2 – vient du nom de Fulgence Matraque, préfet de police de Paris dans les années 1850 ;
3 – une déformation de l’expression « mai craque ».

La matraque est un outil de persuasion qui présente quelques maladresses de conception. Certes, pour provoquer des douleurs physiques, des blessures, voire parfois pour tuer, elle est remarquablement efficace. Ecologique, n’utilisant pas d’énergie fossile mais de l’énergie humaine, économique dans sa fabrication, biodégradable, c’est un modèle de conception équitable. En revanche ses effets persuasifs, voire dissuasifs, sont contestables. La matraque est porteuse d’un message réducteur, simpliste, simplet. Bien sûr, le récalcitrant tué ne récalcitrera plus, c’est un point positif. Mais le plus souvent, l’usage de la matraque aura des effets contraires à celui recherché. Par réaction, les matraqués seront encore plus révoltés qu’avant, entraînant dans leur sillage revendicatif une masse de plus en plus importante de la population. On sait bien que, parmi les matraqués, on trouve quelques individus qui ne sont là que pour la bagarre, la casse, les arts martiaux, pas mieux-comprenant que les matraqueurs, provoquant une jouissive escalade de la violence, discréditant ainsi la cause des autres matraqués qui, eux, sont des gens qui n’ont comme motivation que la recherche d’un monde meilleur, ce qui bien sûr suppose de faire bouger quelques normes, quelques repères, quelque ordre établi, mais n’est-ce pas le moteur de l’évolution ? Quête naïve ou quête réaliste, quelle quête les habite ?

Une réflexion sur « Balance ta matraque »

  1. Effectivement la violence mène à la violence… Et la matraque est une arme dissuasive. Qui peut supporter de prendre des coups sans riposter ? …telle est la question…

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