L’architecture secrète du Cri de l’Ormeau

Le Cri de l’Ormeau de mars est sorti. Vous voyez que, même à la retraite de ce magnifique magazine, je m’y intéresse encore. Et je dois dire que l’équipe actuelle s’en sort très bien sans moi. Je suis un peu vexé que mon indispensabilité n’ait pas été démontrée, mais tant pis, c’est la règle du jeu.

Pour ceux qui en auraient encore besoin, je vais vous révéler l’architecture, très simple, de ce magazine : le Cri de l’Ormeau est construit sur une structure moléculaire avec une embase territorio-alpha-communale chromo-référencée doublée d’un rubriquage capillotracté et graphico-tarifé, ensemencée de persiflage subliminal et ponctuée d’une grille pagino-estampillée.

Personne n’est parfait

« Frères humains qui après nous vivez, n’ayez les cœurs contre nous endurcis ». La parole de la Ballade des pendus est belle, mais je ne voterai pas pour François Villon. Je reconnais en effet aux frères humains et sœurs humaines qui nous succèderont sur Terre le droit de nous en vouloir. Continuer la lecture de « Personne n’est parfait »

Victor Hugo défend le budget de la culture

Souvenons de ce que disait Victor Hugo en 1848 devant l’Assemblée Nationale :

Les réductions sur le budget des lettres et arts sont mauvaises doublement : insignifiantes au point de vue financier, et nuisibles à tous les autres points de vue.
Quel est le grand péril de la situation actuelle ? L’ignorance, plus encore que la misère. C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau confus des multitudes.
Et c’est devant un pareil danger qu’on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler ces institutions qui ont pour but de poursuivre, de combattre, de détruire l’ignorance !

Du cultural au culturel

Issu du verbe latin colere (cultiver, embellir), le mot « cultura » est l’origine lointaine et agricole du terme « culture ». Cultura n’aurait peut-être jamais quitté sa signification première, celle de culture en tant que travail de la terre, sans l’intervention de Cicéron qui l’associa à un autre terme : animus. « Cultura animi » est devenue ainsi le jardin de l’âme, la culture de l’esprit.

Action culturelle et action directe

L’autre jour, je revenais d’une rencontre secrète avec le Ministre de la Culture du Tadjikistan dans un village centre-breton choisi au hasard. Au volant de ma Jaguar de service, je me sentais épuisé. La langue tadjike est en effet très fatigante quand on n’y est pas habitué, Continuer la lecture de « Action culturelle et action directe »

Plus loin que le bout de son nez

On pense souvent que, quand on se connaît bien, on se comprend à mi-mots, qu’il peut suffire de commencer une phrase pour que l’autre la comprenne sans aller plus loin. On se trompe, et il y a tout intérêt à compléter sa phrase jusqu’au bout. En fait il s’agit même de compléter sa pensée jusqu’au bout, Continuer la lecture de « Plus loin que le bout de son nez »

Uchronie et utopie

Pierre et le Loup a été un des premiers disques de ma vie. J’ai été marqué pour toujours par la fin, quand le grand-père grincheux dit « Et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, hein, que se serait-il passé ? ». Ça s’appelle une hypothèse uchronique. Comme chacun sait, l’uchronie est une reconstruction fictive de l’Histoire, Continuer la lecture de « Uchronie et utopie »