12 février 2040, Santa Cruz das Flores, Açores

Un nouveau bateau de migrants américains sombre au milieu de l’Atlantique.
Malgré l’intervention du navire humanitaire chinois Espoir du Shangdong, une centaine seulement des 2 000 (environ) malheureux passagers américains ont pu être sauvés.
On mesure à quel point les Américains sont désespérés pour oser tenter une telle fuite maritime, sachant que c’est quasiment « mission impossible », pour paraphraser le titre d’un fameux film du temps de leur glorieux passé. Décimés dans les années 20 par un virus en la puissance duquel ils ne croyaient pas, désarmés par un manque de protection sociale, exterminés par un usage frénétique (orgasmique pour certains) des armes à feu, anéantis par un chômage à 90%, une économie ravagée, abusés par un pouvoir qui leur assenait « We shall overcome », « In God we trust », « America first », les Américains tentent le tout pour le tout. Les Californiens tentent même de passer par le Pacifique, encore plus impossible que l’impossible.

Quels pays du monde acceptent de recevoir ces désespérés ? Beaucoup craignent que se trouvent parmi eux des excités de la gâchette. Plutôt que les traiter de terroristes, reconnaissons qu’ils sont porteurs d’une culture ancestrale, dite du « cowboy », et que chaque culture mérite respect, même si difficilement compatible avec les cultures des pays d’accueil.
La Chine s’est dite prête à recevoir bon nombre de ces Américains en détresse. Quelques dizaines de millions d’arrivants ne devraient pas impacter fortement une population de 1,5 milliards d’habitants, en les limitant à 1%. Mais les candidats à la migration ont quelques réticences à s’installer dans un pays à la langue trop difficile, alors que beaucoup d’entre eux ne savaient même pas qu’il existait d’autres langues que l’anglais.
L’Inde, presque aussi peuplée, et où beaucoup de gens parlent anglais, les attire plus, mais les nombreux végétariens de ce pays s’opposent fortement à la venue de ces carnivores invétérés.
L’Iran veut bien recevoir des Américains, mais pour les mettre dans le désert, sans habitations ni eau ni nourriture. Leur hospitalité n’est pas prise en compte.
L’Europe qui, après des périodes difficiles au début du siècle, a maintenant réussi à intégrer quelques millions de migrants d’autres origines, qui ont fortement contribué au redressement économique des années 20, n’est pas très chaude non plus.
Le Président de la République française, Abdou MacSquare, de mère Syrienne et de père Ecossais, se montre prêt à accueillir des ressortissants américains « choisis ».
La Grande-Bretagne est assez volontaire. Les migrants américains peuvent s’installer en Ecosse, région grandement désertée par ses habitants ayant fui le Brexit.
Le Liechtenstein y est favorable, mais ses capacités se limitent à 10.
La plupart des pays d’Afrique sont volontaires pour accueillir des migrants américains, mais peu cherchent à y aller, la plupart ayant tout simplement peur de ce continent.
L’Australie veut bien faire ce qu’elle peut, mais le seul petit territoire miraculeusement indemne de ce pays est un quartier de Melbourne d’une centaine d’hectares, tout le reste du pays étant parti en fumée.
Les Chinois proposent de les envoyer sur la planète Mars, où ils ont installé des bases de peuplement depuis quelques années. Les Américains, craignant que la langue martienne soit encore plus difficile que le chinois, sont réticents, n’ayant pas compris que la langue martienne est le chinois, puisque les seuls Martiens existants sont des Chinois.

Il semble que l’idée d’expédier les réfugiés américains sur Mars séduit la majorité des Terriens.

2 réflexions sur « 12 février 2040, Santa Cruz das Flores, Açores »

  1. Eh Patrice, tous les Américains n’ont pas la culture du « cow-boy », j’en ai même rencontrés , soutenons-les , surtout en ce moment!
    pas mal, ton texte, malgré tout ! et ton imagination.
    (et le Shandong, cela me rappelle mon voyage en Chine au printemps 77, pas en tant que réfugiée, mais en « soi-disant » observatrice de la situation)

  2. J’aime beaucoup ton optimisme concernant le devenir de la culture Nord américaine . Pour le reste il semblerait que rien ne peut changer ?

Répondre à LE BARS Marylène Annuler la réponse

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